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TERRAIN MINÉ. L’exil forcé tend la main à Guillaume Kigbafori Soro.

TERRAIN MINÉ. L’exil forcé tend la main à Guillaume Kigbafori Soro.

24 décembre 2019 0 Par Jean Claude Deli

 Attendu ce lundi 23 décembre 2019 à Abidjan, l’ancien président de l’Assemblée nationale et candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2020 a atterri à Kotoka Airport, à Accra, au Ghana.

 

L’avion privé de nationalité allemande transportant le président de Générations et peuples solidaires (GPS, mouvement politique) aurait, si l’on en croit un site d’information, bel et bien reçu, du colonel Diarrassouba, chef d’état-major particulier du chef de l’État, une autorisation de survol du territoire ivoirien et d’atterrissage à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, mais le terrain a été miné. La sécurité personnelle de Soro Guillaume a été interdite d’aller l’accueillir, son frère, Simon Soro, a été empêché d’avoir accès à sa résidence mise sous blocus. Cerise sur le gâteau, un mandat d’arrêt pour “atteinte à la sûreté de l’État” a été signé, selon des sources concordantes, et l’attendait. Par conséquent, le député de Ferké a choisi de ne plus suivre le plan de vol défini. Afin d’échapper à une arrestation programmée, il a dérouté son avion vers la capitale ghanéenne.

A-t-il eu vent de cette évolution !? Dans un message en date du 22 décembre, il a tenté de mettre balle à terre. Il a annoncé son intention d’aller à la paix et à la réconciliation. Pour ce faire, il a déclaré qu’il solliciterait une audience avec Alassane Ouattara. Peine perdue. Il est dans le collimateur du pouvoir. Et il est placé sous le même chef d’accusation que Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, son ex-chef du protocole quand il était président de l’Assemblée nationale. Une cache de six tonnes de diverses armes de guerre et de munitions a été découverte à la résidence de ce dernier, à Bouaké, dans la nuit du 11 au 12 mai 2017. Arrêté le lundi 9 octobre de la même année et écroué à la Maca (prison civile d’Abidjan), Soul To Soul va s’épancher en regrets. “Gbagbo nous mettait en garde. Vous me combattez pour quelqu’un que vous ne connaissez pas. Vous allez le regretter un jour”, a-t-il confié. À Accra, Soro rejoint la forte communauté de pro-Gbagbo en exil s’il n’est pas refoulé par les autorités ghanéennes sur pression de leurs homologues ivoiriennes. Ainsi, vainqueur et vaincus de la crise post-électorale se retrouveraient ainsi dans la même barque de l’exil. Exactement comme hier à Cuba de la révolution castriste où prisonniers de Batista, le président déchu, et ceux de Fidel Castro, le chef de la révolution, c’est-à-dire des adversaires politiques, se retrouvaient ensemble, sur la route de l’émigration forcée, pour rallier Miami, en Floride. L’histoire est un perpétuel recommencement.

F. M. Bally