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Sous Ouattara : Pourquoi les Ivoiriens quittent leur pays ?

Sous Ouattara : Pourquoi les Ivoiriens quittent leur pays ?

15 juin 2018 0 Par Jean Claude Deli
étaient inexistants dans les statistiques de la crise migratoire il y a encore quelques années , de plus en plus de migrants, originaires de la Côte d’Ivoire , rejoignent l’Europe plutôt que de rester chez eux. Didier Leschi directeur de l’office français de l’immigration est estomaqué de découvrir que les Ivoiriens sont en tête 68% des demandes d’asile des six premiers mois de l’année en France devant les Syriens(qui fuient un pays en guerre )  malgré les taux de croissance hallucinants qu’affiche l’économie Ivoirienne qu’affirme le gouvernement de Alassane Ouattara .Mais savoir le plus grand nombre de ces jeunes sont particulièrement du Nord et partisans du RDR et du président ivoirien. Pourquoi ?
Pourquoi un tel afflux d’immigrés vers l’Occident ?
Pourquoi ces gens prennent-ils des risques frôlant le suicide alors que celui pour qui ils ont donné leur voix est au pouvoir ? Pourquoi ? Ils se retrouvent face à un choix difficile : « Avancer, c’est mourir ; reculer, c’est mourir. Alors, mieux vaut avancer et mourir. »
Pourquoi quittent-ils alors la Côte d’Ivoire sous le régime Ouattara leur régime ? Aucun homme ne quitte son pays pour le plaisir d’immigrer. « Mes oreilles résonnent encore d’un mot que prononçaient inlassablement les clandestins que j’ai côtoyés.le bonheur. Vouloir être heureux à tout prix, mettre sa vie en jeu et ne pas renoncer… Quelle que soit la difficulté. Quel que soit le temps qu’il faudra y consacrer. Un quitte ou double que nous n’osons plus regarder en face… » (Kone ) « Nous sommes sortis de nos familles et de nos pays la rage au cœur avec l’envie de réussir car nous ne voyons pas un lendemain meilleur a ce Ouattara … », affirme un jeune Nordiste se réclamant du RDR. Pour lui,la corruption, la gabegie,le chômage et la pauvreté et la gouvernance constituent la principale cause de l’immigration, et le rêve et le mirage de l’eldorado occidental. Car ils avaient placé un grand espoir en Alassane Ouattara pour ces promesses en l’encontre de la jeunesse. Mais rien de tout ce qu’il affirmait lors de la campagne présidentielle de 2010 et 2015 se sont réalisés. Il va plus loin en disant que les militants du RDR traitaient le Président Laurent Gbagbo de boulanger,mais le super boulanger est l’actuel locataire de la présidence de Côte d’Ivoire. La seconde cause de migration est bien sûr l’injustice sociale et la grande précarité depuis l’arrivée de Ouattara au pouvoir.ce sont seulement son cercle le plus proche qui bouffe (Adama Bictogo,Ahmed Ouattara,son fils, son beau fils et bien sa femme la Dominique…. Depuis la fin de la crise, les aides se sont effondrées à des niveaux jamais connus. Le gouvernement ne joue plus son rôle de partenaire pour sa population ,mais plutôt celle des  grandes multinationales occidentales, et les institutions financières internationales. La lutte pour le pouvoir (RHDP) et l’accès aux richesses a ouvert des conflits intérieurs et extérieurs de plus en plus dévastateurs. Un Ivoirien sur cinq vit dans une situation de pauvreté et précarité aiguë ; et la violence(les microbes )est en train de devenir le mode usuel des relations sociales entre cadets et aînés, riches et pauvres, ethnies et religions différentes.
Nous allons raconté l’histoire d’un militant RDR. Le jeune Kone (20) il a le bac,d’abord a tourné vers la Libye,en bravant le dessert nigérien et les trafiquants de tout bord où les nombreuses ressources en or noir et en gaz sont autant de synonymes d’emploi pour nombre de jeunes comme lui. Mais la chute de Mouammar Kadhafi a aussi laissé le pays en proie à l’instabilité et au chaos – une réalité dont ils sont mal informés. “Quand je suis arrivé, j’ai trouvé un travail, et puis la personne qui m’employait m’a demandé de venir travailler chez elle. J’ai hésité, mais il m’a frappé… Pendant trois mois, j’ai vécu l’enfer dans cette maison. On ne me nourrissait pas tous les jours, on me frappait souvent… On a réclamé une rançon à mes parents qui n’ont pas grand-chose… Ma famille a dû payer pour que je sois libéré”, explique le jeune migrant avant d’ajouter, “j’ai pensé à me tuer. Je n’en pouvais plus”.
Nombreuses demandes d’asile rejetées
Après la prison Finalement libéré, Kone hésite sur la marche à suivre retourner en Côte d’Ivoire ou tenter de rejoindre les côtes européennes, qui ne sont plus très loin ? Pour les spécialiste de l’immigration, ce dilemme est assez inédit.
Kone se tourne finalement vers le Vieux continent. “Je ne voulais pas venir. Je ne connais rien à l’Europe. Mais je ne pouvais pas renter les mains vides c’est à cause de la misère que j’ai quitté Abidjan pour tenter d’aider ma famille précisément a Abobo.Ma famille est très pauvre. Elle a dépensé tout ce qu’elle possède pour me sauver en Libye. Alors j’ai traversé la mer pour l’Italie pour leur venir en aide”.Mais le jeune ivoirien a oublié les durs réalités de derrière l’eau (bengue)
Kone est aujourd’hui bloqué dans un centre d’accueil de Paris après un bref séjour en Allemagne où il avait aussi demandé l’asile mais la langue étant une barrière pour lui, Il a souhaité rejoindre Paris. “L’Italie, et l’Allemagne ce n’est pas bien pour travailler si tu ne comprends pas la langue “. Il voudrait encore demander l’asile en France. Mais il n’est pas très optimiste, à juste titre. La grande majorité des Ivoiriens voient leurs dossiers déboutés. En 2017 sur les 6700 demandes d’asile de la Côte d’Ivoire examinées, seuls 267 ont été acceptées, soit 7,1%, cette année déjà 68% de demande Ivoiriens. selon le rapport de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). A titre de comparaison, sur 4 166 dossiers syriens déposés, 3857 ont été acceptés, soit 92,5%.
Impressionnante organisation communautaire
Alors que deviennent les déboutés ? Pourquoi sont-ils invisibles dans la sphère publique ? Dans les immeubles de fortune parisiens, leur présence est anecdotique. Il y a quelques Ivoiriens chaque jour devant le centre humanitaire de La Chapelle pour avoir à manger , mais assez peu. les Ivoiriens se retrouvent rarement sur les trottoirs parisiens ou dans les campements insalubres. À la différence des Soudanais, des Érythréens et des Syriens notamment, il existe dans la communauté certaine bonne volonté de France et d’Allemagne une organisation ainsi qu’un sens aigu de la solidarité communautaire. Ce qui fait que malgré leur arrivée relativement récente, peu de gens se retrouvent à la rue. C’est un fait social d’ailleurs particulièrement peu connu et quasiment pas étudié.
Quelles solutions ?
Si même le risque de mort ne dissuade pas les jeunes ivoirien , comment agir ? La prison ? Ils s’en moquent. Le renvoi dans leur pays ? Ça coûte cher et ils reviennent. Surveiller les frontières, encore plus ? Coût trop élevé et impossible mission… Alors que faire ?
Il nous faut d’abord prendre davantage conscience des nombreuses difficultés que les migrants rencontrent au quotidien, bien qu’elles ne soient pas forcément les mêmes pour tous au même titre : une grande précarité au plan matériel (nourriture, entretien personnel, logement) et des difficultés d’accès aux soins ; peu et parfois pas du tout de travail, et un travail mal rémunéré ; l’attitude inamicale d’une bonne partie de la population locale ; un sentiment d’abandon et d’isolement, du fait qu’ils sont des clandestins , souvent l’abus de pouvoir de la part des forces de l’ordre , des conditions de refoulement très dures, voire inhumaines. Et tout cela est encore plus lourd pour les femmes et les enfants. Laurent Gbagbo akaffissa.
Réalisé par GP