Situation sécuritaire- L’opération contre les comzones provoque un malaise
20 avril 2018Les coups de fil ont circulé. Pas pour des messages d’assurance et les appels trahissaient bien une inquiétude : y-a-t-il un malaise entre Alassane Ouattara et les ex-commandants de zones issus des ex-Forces Nouvelles ?
« Nous avons fait preuve de bonne foi, avons démontré notre loyauté au vieux, pourquoi s’acharner à faire croire ce qui n’est pas ? » fustige un officier proche d’un ex-comzone, joint par PôleAfrique.info. « Si les choses s’étaient passées comme cela se devait, avec un peu de considération, nul n’aurait su que quelque chose se faisait, s’ils veulent nous pouvions leur ouvrir les portes de nos résidences afin qu’ils y dorment si cela leur chante » fulmine et dénonce un autre.
L’atmosphère n’est pas à la sérénité chez les anciens chefs de guerre et c’est peu dire. En allant ramasser les armes à Bouaké pour les stocker à Abidjan sans aviser préalablement celui qui en avait la garde, finit par faire croire qu’un plan sombre est ourdi. Or, il n’en est rien car cette opération est commandée par le conseil national de sécurité selon les informations de PôleAfrique.info.
« Dans un Etat normal, seul l’Etat possède des armes. Les individus non, sauf autorisation spéciale. 7 ans après la guerre postélectorale de 2010, il serait surréaliste de voir des individus posséder illégalement des armes » justifie Geoffroy-Julien Kouao, politologue.
Il faut souligner que l’armement léger et lourd est depuis la fin de la crise répertorié au compte de l’armée. Seulement, craignant une résistance de certains des ex-comzones, l’état-major général des armées a opté pour l’effet surprise. Ils n’ont pas été informés. Toute chose qui ne manque pas de soulever des interrogations.
Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction PôleAfrique.info