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Interview  fondatrice  Ong ‘’Loucha’’ Odile Parel  : A propos de l’excision: ‘’ Ce n’est pas normal d’avoir une cicatrice entre les jambes pour toute la vie…’’

Interview fondatrice Ong ‘’Loucha’’ Odile Parel : A propos de l’excision: ‘’ Ce n’est pas normal d’avoir une cicatrice entre les jambes pour toute la vie…’’

21 janvier 2020 2 Par Jean Claude Deli

Votre journal en ligne www.Linstant.info a rencontré la fondatrice de cette Ong de passage à Abidjan ce mardi 21 janvier 2020, pour en savoir davantage sur les acquis de sa lutte contre l’excision. Dans cette interview, elle se livre sans ambages  à nos questions.

Bonjour Madame Parel depuis quand existez vous et quelles sont vos acquis ?

Je m’appelle Odile Parel fondatrice de l’Ong Loucha. Je suis Ivoirienne Yacouba de l’ouest du peuple Dan. Donc loucha a été crée en 2009 et ‘’lou cha’’ venir dire en langue Dan ‘’lève-toi’’. Lève –toi pourquoi ? Parce qu’on jette la jeune fille par terre et écarte ses jambes et on pratique l’excision sur elle. On demande ensuite  à cette jeune fille de se lever afin de ne pas être  excisée. ‘‘Se lever ‘’ aussi concerne tout le monde dans la vie ce n’est parce qu’on est tombé ou qu’on a des difficultés qu’on doit rester à la même place, couché. Il faut se lever pour se battre. En 2009 après mon premier orgasme à 38 ans , c’est ce  qui m’a boosté .Quand je suis  venue en Côte d’Ivoire et lorsque je me suis retournée en Suisse, j’ai contacté mes compatriotes Dan à l’extérieur excisés et ensemble nous avons crée ‘’Lou cha’’

Nous revenons sur notre question, quels sont les acquis de votre Ong depuis que vous avez commencé à combattre ces mutilations génitales ? Parce que cela est considéré à l’Ouest de la Côte d’Ivoire comme une purification de la femme, cela permet à la femme de ne pas s’exposer, de pas se livrer à plusieurs hommes ? Comment vous considérez cette mutilation génitale chez la        femme ?

Nous trouvons que l’excision n’a pas besoin d’être. Pour nous c’est un crime ! Ce n’est pas normal qu’on vienne couper une partie d’un être humain. Donc pour nous l’excision n’a pas lieu d’être. Vraiment a des méfaits, il y’en a beaucoup chose qui nous arrive, nous qui subissons l’excision.  On peut contracter des maladies, au niveau de l’accouchement, on a des problèmes. On perd l’estime de soi –même. Ce n’est pas normal d’avoir une cicatrice entre les jambes pour toute la vie…De ne pas connaitre cette partie là que Dieu même a créé. Ce n’est vraiment pas bon.

Est-ce que votre message passe auprès des  dépositaires de cette tradition honteuse ?

Je viens de vivre un cas d’excision   d’excision parce que quand je suis arrivé en Côte d’ivoire,  bien vrai qu’on a crée ‘’Lou cha’’ en Suisse,  il fallait  venir vers nos parents pour les sensibiliser. En   2009 quand je suis revenue en Côte d’Ivoire, j’ai été dans ma famille à Dakouipleu mon village,  je suis de   Logoualé ‘Ouest de la Côte d’Ivoire). J’ai ma cousine qui est au village qui s’appelle Fan Madiaba. Je l’ai invité à Man, on est parti au marché je lui ai dit écoute, choisis, ce  dont tu as besoin, je vais te l’offrir. On a fait ses achats et je lui ai dit que je lutte contre l’excision. Et c’est pour cela que je suis venue en Côte d’Ivoire. En temps que ma grande  sœur, ma cousine, je lui ai demandé d’arrêter. Qu’elle laisse cette pratique. Et m’a promis d’arrêter cette pratique.

 

J’ai eu confiance en  ce qu’elle m’a dit. Pourtant m’a cousine n’a pas arrêté. L’année passée quand je suis revenue en Côte d’Ivoire, elle me l’a avoué. Elle a dit que chacun de nous fait son travail. Moi je fais pour moi,  elle faisait  pour elle. Je lui ai dit mais le’’ tien’’ là, va te mettre en prison, il faut arrêter. Elle est restée sur sa position. Je me rends à Daoukouipleu pour exécuter un projet. Je tombe à pic sur elle, elle venait d’exciser une fille. Vraiment j’ai dû  l’appeler la gendarmerie  chez nous à Dakouipleu. Elle a eu vent de la venue des forces de l’ordre, et elle a dû vite déplacer l’excisée. La gendarmerie est restée avec elle à Logoualé , le soir , elle a été libérée.  Ensuite j’ai appris que dans mon village les gens m’ont maudit toute la nuit. En disant qu’ils allaient me faire la peau….

Quand vous faites cela qui assure votre sécurité après parce que vous vous exposez…

J’ai appelé le député, je lui ai en parlé parce que c’est l’un de ses pions sûre pour les élections locales,  mais je vais informer le préfet,  j’ai informé mon Dr mais je vais le refaire. Leur informer de ce que je subi dans mon village pour qui je sois en sécurité.

Réalisée par Jc Deli ( La suite demain)