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Côte d’Ivoire : Interview exclusive avec Christiane Djahuié écrivaine, romancière, candidate à l’élection présidentielle d’octobre 2020. ‘’Je veux impulser le renouveau politique en Côte d’Ivoire’’

Côte d’Ivoire : Interview exclusive avec Christiane Djahuié écrivaine, romancière, candidate à l’élection présidentielle d’octobre 2020. ‘’Je veux impulser le renouveau politique en Côte d’Ivoire’’

25 septembre 2019 0 Par Jean Claude Deli

Votre journal en ligne www.linstant.info en rencontré pour vous une jeune dame audacieuse, candidate à la présidentielle d’octobre 2020 à Cocody le mardi 24 septembre 2019. Ici elle répond à bâton rompu à nos questions.

Pour le moment vous êtes l’une des rares femmes à manifester le désir de vous présenter à la présidentielle d’octobre 2020, qu’est-ce qui motive votre candidature ?

Écoutez, je suis candidate à l’élection présidentielle de 2020 parce que je veux impulser le renouveau politique en Côte d’Ivoire.  Pourquoi ? Je vais vous le dire. Nos devanciers ont travaillé au rayonnement international de notre pays, tant sur les plans politique, économique, qu’infrastructurel, culturel, etc. Mais cela n’est pas suffisant. Face aux défis politiques, sociaux, culturels, économiques, sanitaires, sécuritaires, éducatifs, écologiques, technologiques,  qui sont ceux du 21e siècle, cela reste profondément insuffisant.

Le travail de nos devanciers reste insuffisant”

Il faut changer les choses. Il faut faire plus. Il faut donner plus. Il faut être plus inventif. C’est ce que je me propose de faire en portant  le projet politique qui est le mien et qui se décline en plusieurs propositions consignées dans un programme de société que j’entends soumettre à l’appréciation des Ivoiriens.

 Avant que nous y arrivions. En Côte d’Ivoire, la gente féminine est lésée au niveau du taux de représentativité en l’occurrence dans les grandes institutions (Assemblée Nationale, Municipalité, et maintenant Sénat).  Elle n’y représente que 30%. Qu’est-ce que vous allez faire pour booster ce chiffre ?

Vous avez raison de poser la question, parce que quand on observe, quand on regarde, quand on considère, le taux de représentativité des femmes dans la vie civique, professionnelle, publique, notamment dans les gouvernements et les assemblées parlementaires, on n’est en droit de s’interroger. Si  à l’issue de la présidentielle de 2020, je suis élue par les ivoiriens,  je m’engage à faire de la promotion des femmes qui ont les capacités et l’expérience requises pour exercer dans les hautes sphères de  l’administration publique et militaire, et même en politique, une priorité.

Aujourd’hui, on  parle d’autonomisation des  femmes, à cet effet est-ce que vous avez prévu quelque chose ?

Vous  le saurai lorsque notre programme de société sera disponible.

Madame Christiane Djahuié, on vous connait comme une écrivaine, une romancière très engagée. Dans votre recueil de nouvelles ‘’Lapatride’’, vous avez dépeint sans porter des gants les tares de notre société et touché du doigt la situation que vivent les Ivoiriens. Qu’apporterez-vous comme changement lorsque vous serez élue au soir du 18 octobre 2020 principalement pour les apatrides, les enfants de la rue, les sans-emplois, les sans domiciles etc… ?

 J’ai envie de dire que je continuerai de faire ce que j’ai toujours fait.  A savoir me battre pour que dans notre pays triomphe  la justice et le droit. Pour que les enfants, les femmes, la jeunesse, les démunis, en somme, les plus faibles d’entre nous puissent bénéficier d’une prise en charge sociale. Notamment d’une protection émanant des services publics.

”Je me battrai pour que triomphe la justice et le droit”

Dans  votre recueil de nouvelles Lapatride, à qui assimilez-vous  sur la scène politique ivoirienne, les personnages du ‘‘Parvenu’’  du ‘‘Général Habib’’ ?

Ces personnages n’incarnent personnes en particulier. Bien au contraire ils portent en eux un peu de chacun d’entre nous. De nos contradictions internes, nos faiblesses, nos rêves. La particularité de ces personnages est qu’ils se  battent pour réaliser leurs rêves. Que ses rêves soient bons, moins bons, pas du tout bons, ils se donnent les moyens de les réaliser. Et c’est le cas dans les nouvelles que vous avez évoqué et auxquelles je voudrais ajouter La fin d’un héros, Esméralda etc.

Revenons à l’actualité politique. Votre commentaire concernant la nomination de 50 ministres par le Président Ouattara dans son dernier gouvernement ?

Je me souviens qu’au sortir d’un conseil des ministres, le premier  M. Amadou Gon  Coulibaly a laissé entendre  que cette nouvelle équipe était un gouvernement de combat dont la mission première est de mettre en application le programme social du régime. A mon sens, ce gouvernement doit être jugé aux résultats. Cela dit, j’aurais fait les choses différemment. J’aurais instruit mon premier ministre à l’effet de former un gouvernement à l’effectif réduit. Pourquoi cela ? Eh bien pour faire des économies non seulement sur les salaires des ministres mais aussi sur le fonctionnement des ministères. Ces économies seraient ensuite injectées dans des secteurs sinistrés tels que ceux de l’Education nationale et de la Santé publique.

 Nous sommes à 13 mois de l’élection présidentielle, or il se trouve que des fils de ce pays notamment Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont encore hors du pays. Quels sont vos mots pour apaiser les cœurs meurtris, ramener la paix, réconcilier les Ivoiriens qui souffrent actuellement tandis que certains sont en exil et d’autres en prison (les militaires) ?

Pour  ma part, je pense que le problème des Africains doit être réglé  en Afrique par les Africains eux –mêmes. Ma conviction est que c’est à ce seul prix que nous garantirons notre dignité et notre liberté. Je suis pour le retour des exilés en Côte d’Ivoire et pour la libération des prisonniers de la crise postélectorale.

Pour se présenter à l’élection présidentielle aujourd’hui, outre les papiers administratifs, il faut payer une caution qui s’élève à 20 millions ; êtes-vous prête à engager cette somme ? Derrière cette charmante dame que vous êtes, ne se cacheraient-il pas des mains occultes ?

Des mains occultes ? Bon tout d’abord, je voudrais dire que dans nos pays subsahariens où le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) ne dépasse pas les 60 mille francs, je trouve quand même que la caution présidentielle est un frein  à toute candidature sérieuse mais qui n’est pas soutenue par un appareil politique fort. Cela dit, pour répondre à votre question, sachez qu’il n’y a personne derrière moi, du moins, au sens où vous l’entendez.

Vous n’appartenez à aucun parti politique, êtes-vous sûre que toute seule, vous pouvez bouleverser les données ?

On fera ce qu’on peut. Le plus important c’est de tenter l’aventure. Et on verra par la suite.

Réalisé par JC Deli