Côte d’Ivoire: Après la rencontre du gouvernement avec les partis politiques et la société civile , Le Fpi envoie un message fort au PM.
24 décembre 2020
Notre coalition a pris plaisir à répondre à l’invitation du Gouvernement en date du 18/12/2020 sur le dialogue politique et social parce qu’il visait :
Les réglages à faire pour une CEI consensuelle par l’adoption de mesures concertées permettant des élections transparentes et crédibles ;
La création d’un environnement politique apaisé comme l’a indiqué le premier Ministre, à travers une concertation fraternelle qui prend en compte les préoccupations de l’opposition notamment la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, la cessation des poursuites à l’encontre des membres de l’opposition ;
Dans ce registre, le Premier Ministre se voulant rassurant, a clairement indiqué qu’il n’y aurait pas de sujets tabous et a demandé que les discussions soient franches, sincères et empreintes d’élégance. Au regard de ce cadrage fort prometteur fait par le Premier Ministre, le courrier d’invitation au démarrage des travaux en comité restreint suscite de vives inquiétudes. En effet, les thématiques annoncées pour les travaux en comité, diffèrent considérablement de celles développées par le Premier Ministre à l’occasion de son discours inaugural. En effet le chef du gouvernement a préconisé la mise en place de deux commissions :
1)Une première commission chargée de la réflexion sur l’environnement des élections ;
2)Une deuxième commission dite technique chargée d’examiner les questions relatives à la CEI en vue de proposer des mesures susceptibles de conduire à des élections transparentes et crédibles.
Votre courrier limite la question relative à la CEI, à la seule problématique des Commissions Electorales Locales. (CEL)
Par ailleurs, notre coalition note que le mode de désignation de ses participants au dialogue et le choix des thèmes est fait sur la base de critères fixés de façon unilatérale par le Gouvernement. Cette manière de procéder aboutit à un cadre de travail restrictif, là où notre coalition préconise un dialogue national inclusif avec une relecture des textes qui encadrent les élections. Il conviendrait que les parties prenantes au dialogue désignent elles-mêmes leurs mandataires et que le dialogue aborde la question de la relecture de la loi organique et celle du code électoral.
En outre, en ce qui concerne les textes et les recommandations à utiliser au cours du dialogue, le gouvernement veut les restreindre aux seules recommandations de la CEDEAO, alors que, des arrêts de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) existent sur le même sujet, notamment l’arrêt du 15 juillet 2020. Notre coalition recommande que ces arrêts soient pris en compte.
Notre coalition réaffirme sa volonté de participer de manière constructive au dialogue politique en rappelant la nécessité de la prise en compte de toutes les divergences comme préconisée par le discours du Premier Ministre. Notre coalition souligne au regard de ce qui précède, la nécessité de réaménager le calendrier des travaux.
La Coalition des partis et plateformes de l’opposition espère que le Gouvernement examinera ses préoccupations et attentes ci-dessus exprimées dans l’esprit fort heureusement affiché lors de la séance inaugurale.
Pour la Coalition des Plateformes et des Partis politiques de l’opposition.
PDCI/CDRP EDS
FPI/AFD RPP
URD
CC: MM le Premier Ministre