Conférence de Presse du Fpi : Assoa Adou demande aux Ivoiriens ‘’Apprêtez vous à accepter que Gbagbo au premier plan et Dramane derrière main dans la main pour dire aux ivoiriens acceptez et pardonnez dramane.’’
27 mai 2019C’est ce lundi 27 mai 2019 que le Secrétaire Général du Fpi a animé une conférence de presse pour livrer les premières nouvelles de Bruxelles à la riviera 2 à l’hôtel Gestone. Pour lui, Ouattara doit reconnaitre qu’il a fait du tort aux Ivoiriens.
Déclaration
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Mesdames
et Messieurs les journalistes,
Mesdames et Messieurs les professionnels de la communication,
Je voudrais, au nom de la Direction du FPI, vous remercier pour avoir répondu
si nombreux à notre invitation. Je voudrais surtout vous réitérer toute la
gratitude de la grande famille FPI pour le soutien incommensurable que vous
apportez, chaque jour, aux forces du changement pour l’encrage de la démocratie
dans notre pays.
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Je vous ai appelés ce matin pour vous entretenir de la situation sociopolitique
qui prévaut en Côte d’Ivoire et pour vous indiquer la vision, clairement
exprimée, du FPI et de son président, son Excellence Laurent GBAGBO,
relativement à la réconciliation nationale.
Je rappelle que déjà le 07 janvier 2019, au cours d’un point de presse, j’informais
la Nation des instructions données par le président Laurent Gbagbo à son parti
afin qu’il se mobilise autour de la problématique de la réconciliation
nationale.
Les rencontres de Bruxelles, le 07 mai 2019 et de Daoukro, le 23 mai 2019
s’inscrivent parfaitement dans ce cadre.
Mesdames et messieurs les journalistes,
La Côte d’ivoire va mal, elle va même très mal. Ce pays naguère pacifique, où
il faisait bon vivre, a connu son premier coup d’Etat en 1999, puis une
rébellion meurtrière en 2002 qui a divisé son territoire, son armée et sa
population.
En 2011, le pays a connu une crise électorale qui a entrainé une guerre sans
précédent ayant occasionné des dizaines de milliers de morts, l’arrestation et
la déportation du président Laurent GBAGBO à la HAYE, l’exil de milliers
d’ivoiriens, l’arrestation de plusieurs centaines de militants, de
sympathisants et des éléments de forces de défense et de sécurité. Cette
situation s’est davantage détériorée sous la gouvernance de M. Ouattara avec
l’organisation d’élections dans des conditions antidémocratiques, marquées par
l’exclusion de l’opposition et qui ont enregistré un taux de participation
constamment inférieur à 15%.
Sous le régime Ouattara, les ivoiriens vivent au quotidien dans un
environnement d’insécurité, caractérisé par des agressions répétées menées par
des enfants, des délinquants de la rue appelés « microbes », des bandits et
autres coupeurs de route qui opèrent avec des armes de guerre. C’est le lieu de
noter que, contrairement à la propagande du pourvoir, les ex-rebelles n’ont
jamais désarmé et les armes circulent de manière incontrôlée sur toute
l’étendue du territoire.
Les récents affrontements intercommunautaires à Béoumi qui se sont soldés par
une dizaine de morts, plus d’une centaine de blessés et d’importants dégâts
matériels, constituent une source de grandes inquiétudes, dans la mesure où ces
événements de Béoumi ne sont pas un cas isolé. Pour rappel on peut citer les
cas suivant :
– Bouna, en avril 2016
– Kanakoro, en décembre 2017
– Zouan-Hounien, en novembre 2018
– Bangolo, en juin 2018
– Facobly, en juillet 2018
– Issia, en octobre 2018
– Duékoué, en novembre 2018
– Bin Houyé, en avril 2019
– Marabadiassa, en février 2019
– Abengourou en mai 2019
– Kocoumbo, en mai 2019
La récurrence de ces conflits achève de convaincre non seulement de la
profondeur de la fracture sociale mais surtout de l’échec patent de la
réconciliation nationale qui expose notre pays à une situation sociale
potentiellement explosive.
Dans le domaine de l’éducation, la décrépitude de l’école est le résultat d’une
politique délibérée pour l’anéantissement de la formation de la future élite
ivoirienne en hypothéquant à la base l’éducation et la formation de la
jeunesse. Cette politique caractérisée par la démission de l’Etat en matière de
construction d’infrastructures scolaires et universitaires a pour objectif, la
privatisation du système éducatif.
Cette situation a fortement contribué à la dégradation des conditions de vie et
de travail des enseignants, des élèves et étudiants ; d’où les grèves à
répétition mal gérées par le pouvoir qui refuse obstinément de discuter avec
les syndicats du secteur. L’école ivoirienne est véritablement en danger.
Dans le
domaine de la santé, la déliquescence du système marquée par la vétusté des
centres hospitaliers, le non renouvellement des plateaux techniques, le manque
de personnel qualifié au profit d’un recrutement à base ethnique ; et plus
récemment la tendance à la privatisation des établissements sanitaires, sont
autant de facteurs qui ont transformé nos hôpitaux en véritables mouroirs ;
Au plan environnemental, la préservation de notre écosystème ne semble pas
préoccuper les gouvernants, tant les réserves forestières destinées à prévenir
la désertification, à sauvegarder l’équilibre écologique et à protéger la
faune, ont été impunément violées et détruites à plus de 75% depuis 2011. A
cela s’ajoute, malheureusement, le phénomène d’orpaillage clandestin, entretenu
par les autorités, qui défigure profondément le peu qui reste du couvert
végétal et pollue dangereusement les fleuves, les rivières et les nappes
phréatiques à l’intérieur du pays.
Sur le plan économique la Côte d’Ivoire connait une situation délétère malgré
un taux de croissance flatteur brandi à chaque occasion par le régime. En
réalité notre pays croupit sous le poids d’une dette publique excessive. En
2000 à l’avènement de Laurent GBAGBO au pouvoir la dette publique totale (dette
extérieure et intérieure) était de 7 182 milliards de FCFA. En 2012, suite à
l’allègement obtenu au terme de l’Initiative PPTE cette dette est tombée à 4
680 milliards de FCFA.
En 2016, après quatre années de pouvoir Ouattara, cette dette est passée à 8959
milliards de FCFA, soit une hausse vertigineuse de 91%. En 2018, selon le Fonds
Monétaire International (FMI), la dette a atteint 11 039 milliards F CFA et
elle est estimée à 15 781 milliards de F CFA pour la fin de l’année 2019.
Les institutions financières internationales ne cachent plus leurs inquiétudes
sur la viabilité de la dette et les risques de solvabilité de notre pays, comme
l’a notifié le FMI dans son rapport (18/367) de décembre 2018.
Par ailleurs, on assiste depuis quelques années à la mévente des principaux
produits agricoles d’exportation, notamment le cacao, l’hévéa, l’anacarde et le
palmier à huile. Cette situation entraine une paupérisation préoccupante des
producteurs, de plus en plus étouffés financièrement par des exportateurs
véreux.
Mesdames
et messieurs les journalistes,
Il convient de noter avec regret et consternation que sous la gouvernance
Ouattara, la démocratie est en net recul. Cela se manifeste par l’immixtion du
pouvoir exécutif dans le fonctionnement des partis politiques.
L’ascension sociale repose non plus sur le mérité et l‘équité, mais sur le
concept du « rattrapage ethnique », véritable cancer qui détruit la nation
ivoirienne.
Les acquis de la lutte menée par le président Laurent GBAGBO et les démocrates,
notamment la liberté d’opinion et de manifestation, l’exercice effectif du
multipartisme, l’organisation d’élections libres et crédibles par une
commission électorale véritablement indépendante et la sécurisation des
opérations électorales sont aujourd’hui remis en cause par les nouveaux
gouvernants. Les récentes élections municipales et régionales avec les
violences qui les ont émaillées, constituent la parfaite illustration de ce
rétropédalage dans l’exercice démocratique en Côte d’Ivoire.
Mesdames
et messieurs les journalistes,
Vous conviendrez avec moi que devant un tableau aussi sombre qu’inquiétant que
présente l’état de la Nation, il n’y a qu’un seul remède qui convienne
aujourd’hui pour redresser la situation et préserver les ivoiriens du gouffre
certain dans lequel le pouvoir Ouattara veut les conduire : C’est la
Réconciliation Nationale. La vraie réconciliation, sans faux fuyant, entre les
fils et les filles de ce pays, qui passe par un dialogue constructif entre tous
les acteurs de la scène sociopolitique. C’est à cette réconciliation que le
Front Populaire Ivoirien appelle instamment les gouvernants, les partis
politiques, les organisations de la société civile, les responsables religieux
et coutumiers, bref, toutes les composantes de la société ivoirienne sans
exclusive.
Les rencontres de Bruxelles, le 07 mai 2019 et de Daoukro, le 23 mai 2019 entre
le FPI et le PDCI s’inscrivent parfaitement dans cette recherche de la
réconciliation et de la paix durable en Côte d’Ivoire, avant l’échéance
capitale de la présidentielle de 2020. Je voudrais profiter de cette occasion
pour renouveler nos sincères remerciements au président Henri Konan Bédié et à
la direction du PDCI-RDA qui ont clairement exprimé leur ferme détermination à
engager avec le FPI et le président Laurent Gbagbo ce processus de
réconciliation nationale qui doit devenir une préoccupation nationale de
premier ordre.
Pour leur part, le FPI et le président Laurent Gbagbo entendent jouer, sans
faiblesse ni complexe, leur partition pour l’aboutissement, à travers des actes
concrets sur le terrain, de ce processus vital pour notre pays qui a besoin de
sérénité et de paix pour l’encrage de la démocratie dans notre société. Pour ce
faire, nous allons bientôt :
1- Partir à la rencontre des formations et groupements politiques y compris le
RHDP au pouvoir, des organisations de la société civile, des syndicats, etc.
2- Entreprendre des tournées de sensibilisation dans les régions sur les enjeux
de la réconciliation afin qu’ils soient partagés et adoptés par tous les fils
et filles de ce pays.
Nous lançons, à cet effet, un vibrant appel à toutes les forces politiques et
sociales à nous rejoindre dans cette bataille salvatrice pour la Côte d’Ivoire,
notre patrimoine commun.
Mesdames et messieurs les journalistes, je sais pouvoir compter sur votre
habituelle diligence pour relayer, à suffisance, ce message de paix et de
réconciliation du président Laurent Gbagbo afin que tous les ivoiriens y
adhèrent sans crainte, sans calcul politicien, mais avec amour pour notre pays
que nous devons sauver ensemble avant les joutes électorales de 2020.
Je vous remercie