Alliance contre nature : La haine de Bédié contre Gbagbo l’a fait perdre.
22 mai 2018La criminalité naît de l’ignorance de la honte. Houphouët-Boigny est mort au pouvoir sans laisser la Côte d’Ivoire dans de bonnes mains. Comme un mauvais artiste, il est demeuré le nez collé à sa toile plutôt que de prendre de la distance pour apprécier l’œuvre accomplie. Incapable de tirer profit de cette expérience qui a été fatale au pays, Henry Konan Bédié veut à son tour garder une revanche contre le Président Laurent Gbagbo. Bédié avait dit ceci dans son livre autobiographique ‘’les chemins de ma vie’’ paru en 1999 “de toute façon,il est Burkinabé de par son père et il possédait toujours une nationalité du Burkina Faso, il n’avait pas à se mêler de nos affaires de succession (Bédié,199,147).
Il était une fois 1999… Retour sur l’année qui va tout chambouler en côte d’ivoire. Cette année là, la guéguerre entre Bédié et Alassane va prendre une autre allure. Bédié, le chef d’Etat va s’employer à l’éloigner le plus loin et longtemps possible. Celui qui avait voulu prendre sa place six ans auparavant .Un mandat d’arrêt international va être lancé à l’encontre d’un Ouattara qui avait trouvé refuge chez ses amis les Gaulois. Ces derniers ont commencé à ne plus porter Bédié en cœur, ont trouvé bon d’aider Alassane au détriment de l’autre qui ne garantissait plus leurs intérêts en côte d’ivoire. Un plan machiavélique de communication doublé de celui de la déstabilisation du pays est mis en place. Les supports français vont être mis au service du nouveau poulain de Chirac et sa suite pour diffamer le pouvoir de Bédié. Sur le terrain, des jeunes soldats vont être contactés pour la mise en œuvre de la phase pratique, c’est-à-dire un coup d’Etat afin de renverser le Président de la République d’alors.
Quelques mois avant, le désormais Président du RDR va accentuer les piques contre le pouvoir en place. Sûr de son fait, l’ex-Premier Ministre d’Houphouët va faire sortir cette diabolique phrase, pleine de sens que seuls les initiés du bois sacré pouvaient déchiffrer “je rentrerai dans mon pays avant la fin de l’année“, « le brave tchè » va véritablement mettre fin au pouvoir de Bédié avant la fin de l’année 1999. Des jeunes soldats vont faire tomber le sphinx de Daoukro le 24 décembre de la même année. Cette date restera à jamais gravée dans l’histoire de la côte d’ivoire et spécialement dans l’histoire de Bédié. Comme un cauchemar qu’il n’est pas prêt d’oublier jusqu’à la fin de sa vie. 1999 est également l’année du divorce total entre Bédié et Ouattara. Une année qui ouvrit un écart, plus béant, une fissure entre ses deux “fils“ du père fondateur de la côte d’ivoire. Aujourd’hui les deux ennemis jurés d’hier ont signé un pacte diabolique pour combattre Laurent Gbagbo. Malheureusement ce mariage est entrain de donné naissance à une Souris. car Bédié et Ouattara rumine chacun de son côté une vengeance.
La Haine de Bédié contre Laurent Gbagbo l’a rendu rancunier. Il s’accroche à ses éternelles récriminations contre les Ivoiriens, contre Laurent Gbagbo qui forma le Front républicain avec le RDR pour boycotter les élections de 1995 qu’il avait organisées pour garder le pouvoir. Parce que Laurent Gbagbo s’est allié au RDR pour s’opposer à son régime, il a juré de perpétuer son alliance avec Ouattara pour se venger du fondateur du FPI et pour faire souffrir la Côte d’Ivoire entière. Dans sa quête de vengeance, il est prêt à tout pourvu qu’il continue de posséder ce pays. Quel plaisir gagne-t-il à voir les Ivoiriens souffrir ? Quel plaisir gagne-t-il dans lorsque certains Ivoiriens sont contraints de vivre à l’exil. Ô quel plaisir gagne-t-il à s’allier à son adversaire d’hier pour attaquer ses propres frères ? Quel plaisir cela lui procure de voir souffrir ses compatriotes ? il y a eu bel et bien, une promesse d’alternance entre Bédié et Ouattara. C’était en 2015. Selon les informations d’un journal, un pacte a été conclu à Daoukro peu avant le 17 septembre 2014, date à laquelle Bédié appela ses partisans à se ranger derrière Ouattara dès le premier tour de la présidentielle de 2015. Les rassurant qu’en échange le RDR se ralliera en 2020 au candidat issu du PDCI RDA.
Arrivé dans le village natal du « Sphinx » le 14 septembre 2014, ADO est reçu à dîner dans sa résidence. Trois hommes sont autour de la table : Bédié, Ouattara et Soro Guillaume. Préférant rester dans un comité restreint. Bédié pria Hamed Bakayoko, alors ministre de l’intérieur, de les excuser. Dans son antichambre, et en présence de Soro, le chef du PDCI RDA remit à Ouattara le texte de son discours du 17 septembre 2014, dans lequel, il évoqua la promesse d’alternance. Après l’avoir lu, le chef de l’Etat demande qu’on ne retranche ni qu’on ne rajoute quelque ce soi. Dans son esprit, les deux partis fusionneront avant 2020.
Après l’analyse toute faite, Ouattara n’est pas un homme de parole. Comment, pour un homme d’Etat de sa trempe, il oublie tout pour se faire passer pour la victime et livrer à la vindicte populaire ses alliés d’hier ? Comment a-t-il pu oublier subitement les clauses de cet accord ? Pour ce faire lorsque Bédié dit que Soro est son protégé, c’est maintenant que nous comprenons le sens de cette phrase. Que retenir de l’homme Ouattara ? Il ne pèse pas grand-chose. Il n’est plus craint des Ivoiriens. Tout ce qu’il fait ou que son entourage entreprend, ce n’est que du saupoudrage. Il n’a jamais respecté sa propre parole. Tout ce qui compte à ses yeux est ses propres intérêts. Comment pouvait-il pousser le vieux Bédié à la faute et jeter Soro, en pâture ? Voilà, des dossiers classés secrets qui sortent des placards pour se retrouver sur la place publique. Qui l’eut cru ! Le puissant Ouattara, l’homme qu’on traite d’insensible, on doit lui obéir, sans qu’il en fasse autant. Il a roulé tellement les ivoiriens, dans la farine, qu’il se retrouve enfariner lui-même. L’homme à qui, on ne doit rien refuser et qui se donne tous les moyens pour parvenir à ses fins. Le roi est nu.
Il a brisé tous les partis politiques ivoiriens rien que pour assouvir sa soif illimitée de gains. Que tous ces partis politiques, qui ne connaissaient pas l’homme et qui se sont jetés dans ses bras, se retirent et rejoignent le camp, sinon, demain, sera trop tard et tous seront jugé sur l’autel de la réconciliation. Réussira-t-il à fragmenter le PDCI RDA ? Tout porte à le croire, mais est ce que le vieux Bédié a dit son dernier mot ? Ouattara tient enfin sa revanche contre Bédié pour avoir lancé un mandat d’arrêt international contre lui.
G.P