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Suite de l’interview de Soro Guillaume au JDD : « Je vais organiser la résistance comme le général de Gaulle l’a fait depuis Londres ».

Suite de l’interview de Soro Guillaume au JDD : « Je vais organiser la résistance comme le général de Gaulle l’a fait depuis Londres ».

29 décembre 2019 0 Par Jean Claude Deli

En Tunisie, un candidat en prison a bien accédé au second tour de la présidentielle ! Qu’allez-vous faire maintenant que vous ne pouvez plus retourner dans votre pays ?

 

Je suis et reste candidat à la présidence de la République. Je vais organiser la résistance comme le général de Gaulle l’a fait depuis Londres. Avec tous les partis politiques et le président Bédié [Henri Konan Bédié, chef de l’État ivoirien de 1993 à 1999], nous devons sauvegarder la démocratie en Côte d’Ivoire.

 

 Vous vous comparez à de Gaulle. Cette résistance peut-elle donc devenir armée ?

 

Non, autre temps, autre méthode. Il ne s’agit que de résistance politique. Après avoir créé une crise post-électorale en 2010, M. Ouattara vient d’inventer la crise pré-électorale. Il faut donc que la classe politique s’organise pour combattre cela.

 

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

 

Je continuerai à me battre dans un rôle savamment orchestré. Il faut se souvenir qu’en 1999 M. Ouattara avait lui aussi été frappé par un mandat d’arrêt. Il a fait sa campagne en exil et est aujourd’hui président de la Côte d’Ivoire. Il ne pourrait en être autrement me concernant. Je vais gagner l’élection.

 

 Si vous ne pouvez pas revenir, vous désisterez-vous pour un autre candidat, Bédié par exemple ?

 

Nous n’en sommes pas encore là. Nous avons un accord avec Bédié. Nous allons tous deux au premier tour, et le mieux placé soutiendra l’autre pour le second. L’Afrique est le continent des miracles. En Tunisie, un candidat en prison a bien accédé au second tour de la présidentielle ! Voir M. Ouattara, parrain de la rébellion de 2002, m’accuser aujourd’hui de déstabilisation est une belle ironie de l’Histoire Reste que les autorités vous accusent de déstabilisation de l’État. Ce n’est pas rien… C’est ridicule. Je suis en France depuis six mois et jusqu’alors aucun mandat n’avait été émis contre moi. Et subitement, alors que je suis dans le ciel pour arriver à Abidjan, il tombe ! N’est-ce pas suspect ? Et puis voir M. Ouattara, parrain de la rébellion de 2002, m’accuser aujourd’hui de déstabilisation est une belle ironie de l’Histoire.

 

Mais les autorités ont diffusé un enregistrement vous incriminant…

 

Laissez-moi expliquer… En 2017, M. Ouattara a tenté de m’espionner par le truchement d’un homme d’affaires sulfureux. À l’époque, je rencontre à Paris cet homme qui affirme que M. Ouattara veut me tuer. Il propose de m’aider à me protéger et à riposter. Je trouve cela suspect. Après enquête, il s’est avéré qu’il avait été envoyé par Ouattara lui-même ! L’enregistrement que ce dernier dit détenir date de cette époque. C’est une manipulation, un cas de “lawfare”, comme Lula l’a subi au Brésil. Il instrumentalise simplement la justice pour écarter un candidat sérieux à l’élection présidentielle.

 

 Source : Le Journal Du Dimanche (JDD)