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Sortie fracassante  de l’ex-ministre de la communication Affoussiatou Bamba  à propos du concept de l’Ivoirité : ‘’ C’est eux les xénophobes’’

Sortie fracassante de l’ex-ministre de la communication Affoussiatou Bamba à propos du concept de l’Ivoirité : ‘’ C’est eux les xénophobes’’

15 juin 2019 0 Par Jean Claude Deli

Concept d’étranger, orpaillage clandestin, fraude sur l’identité ivoirienne, profanation de la résidence du patron du Pdci, Election du président de l’Assemblée des parlementaires de la Francophonie à Rabat au Maroc…Affoussiata Bamba Lamine livre des secrets sur le régime Rhdp. Et affirme que Ouattara est arrivé au pouvoir en surfant sur les dérives de l’ivoirité. Selon elle, trop, c’est trop ! Plus question que les ivoiriens se laissent abuser. Morceaux choisis de l’entretien qu’elle a eu avec Lepanafricain24.info.

Le président Henri Konan Bédié a fait une sortie, le 5 juin dernier dans laquelle il dénonce l’orpaillage clandestins et la fraude contre la nationalité ivoirienne qui serait le fait d’étranger. Cette sortie a suscité une vive protestation du gouvernement et du parti au pouvoir qui l’accuse de xénophobie et même de tribalisme. Que pensez-vous de ce débat qui enfle depuis ces derniers jours ?

(…) En réalité, je pense qu’il faut regarder exactement ce que le président Henri Konan Bédié a dit. Il a fait des constations. Il a dénoncé des faits. Il a parlé de l’orpaillage clandestin qui est le fait en majorité des étrangers. Il a parlé de la fraude sur la nationalité ivoirienne. Il a parlé également du grossissement de la liste électorale en vue de la présidentielle de 2020. En réalité la question qu’on devrait se poser quand on est animé par un minimum de bonne foi, c’est de se demander si les questions soulevées par le président Bédié sont pertinentes oui ou non. Dans ce pays, j’ai le sentiment que parler d’étranger équivaut effectivement à être taxé de xénophobe.

C’est quoi un étranger ? C’est quelqu’un qui n’a pas la nationalité du pays qui l’accueille. Donc on peut parler d’étranger sans que la foudre ne s’abatte sur nous. C’est normal de parler d’étranger lorsque qu’il s’agit d’évoquer des faits commis par des étrangers. Je ne vois pas là une raison d’incriminer le président Henri Konan Bédié en le faisant passer pour un xénophobe. Parler d’étranger ne fait pas de vous un xénophobe. Bien au contraire le président Bédié a eu du courage à dénoncer des faits que les ivoiriens pensent tous les jours. Il a dit tout haut ce que les ivoiriens pensent tout bas. Il faudrait plutôt le féliciter et le saluer.

La question que le gouvernement devrait se poser c’est de se dire est-ce que ces faits existent oui ou non. A la limite on fait une enquête pour vérifier la véracité de ces faits relatés. Lorsqu’on mène une enquête et on qu’on vérifie effectivement la véracité ou la non véracité, alors on peut à ce moment dire qu’il a dit des propos diffamatoires ou calomnieux. Mais ce n’est pas le cas puisque nous savons tous que l’orpaillage clandestin existe  et c’est le fait des étrangers. Et ils sont dénombrés à ce jour à plus de 85% au sein de l’orpaillage clandestin. Et on a des éléments très clairs qui nous indiquent cela. Des rapports de l’OCD, des rapports des miniers réguliers qui se plaignent  de ce fléau. Et ces rapports disent très clairement que chaque année une quantité d’or qui sort de notre pays de façon légale est équivalente à celle qui sort de façon illicite.

Non seulement c’est une perte pour l’économie ivoirienne, mais c’est en plus dangereux parce que les produits utilisés par ces extracteurs empoisonnent l’eau. Sans parler de l’insécurité que cela entraine. L’année dernière, au mois de juillet, un gendarme, en tenue, a perdu la vie parce qu’il voulait empêcher ces gens-là. C’est un phénomène qui existe. Nous savons qu’il y a plus de 200 sites d’orpailleurs situés sur l’étendu du territoire. Et ils ne respectent pas les lois. Parce que nous-mêmes ne sommes pas respectueux de nos propres lois.

Deuxièmement, y a-t-il oui ou non fraude sur la nationalité ivoirienne ? Oui, il y  a fraude sur la nationalité ivoirienne. Le porte-parole du gouvernement lui-même l’a reconnu en 2018. Il a dit que sur les 13000 clandestins qui ont débarqué en Italie, seulement 2000 avaient la nationalité ivoirienne. Or ces clandestins étaient porteurs de la Carte nationale d’identité ivoirienne.  Comment l’ont ils obtenu ? N’est ce pas des problèmes que le gouvernement devrait résoudre ? Le grossissement de la liste électorale en vue de la présidentielle de 2020! Mais le porte parole du Rhdp, nous a révélé clairement. Puisque le crime n’est jamais parfait, il nous a dit qu’ils n’avaient pas peur d’enrôler les étrangers pour aller aux élections de 2020. C’était clair.

Ces phénomènes qui existent depuis 2016, voire même avant. Qu’est ce que le gouvernement fait ? C’est ça le problème. Donc je pense que le fait de vouloir créer un incident sur des déclarations de Bédié, c’est de la fuite en avant. Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage. C’est ce que le gouvernement a tenté de faire. 

Mais ça ne passera pas ! Parce que vous savez, ce pouvoir est arrivé en surfant sur les dérives de l’ivoirité. Et il croit pouvoir s’y maintenir en trompant les ivoiriens. Mais les ivoiriens ne se laisseront plus abuser, parce que c’est tellement cousu de fil blanc, tout le monde le voit. Personne ne peut parler d’ivoirité dans ce pays. C’est nous qui nous sommes battus contre ces dérives. Et je suis très bien placée pour en parler en tant que fille du Nord de père Odienneka et de mère Koyaka. Nous nous sommes battus effectivement pour que tous les ivoiriens vivent dans la cohésion. Ceux qui parlent aujourd’hui, où étaient-ils  a l’époque ? Tous ces courageux de la République d’aujourd’hui, où étaient-ils?

Ce sont eux les xénophobes. J’aurais aimé que le gouvernement prenne une position très claire lorsqu’un élu de la République a indiqué, au cours d’une manifestation publique que ‘‘Soro ta dotaye’’ en malinké. Cela veut dire  Guillaume Soro n’est pas l’un des nôtres. Est-ce que le gouvernement a produit un communiqué pour dénoncer cela ? Est-ce qu’on a vu le porte-parolat du Rhdp s’exprimer sur ces dérives très graves qui mettent à mal la cohésion nationale ? Lorsqu’un autre élu, député de l’Assemblée nationale dit, face à des religieux que ‘‘nous les gens du Nord nous allons garder le pouvoir jusqu’en 2050’’, où était le gouvernement ? Où était le président de la République, lui qui parle de ligne rouge franchie ?

Les lignes rouges ont été franchies par les partisans du Rhdp du Président Alassane Ouattara (…) Les ivoiriens ne se laisseront plus avoir. Il est temps de construire le pays. Il est temps d’aller à la réconciliation, à la cohésion pour que les fils et les filles de ce pays se donnent la main. Il ne faut pas diviser de nouveau les ivoiriens. Trop c’est trop ! Je crois que les ivoiriens ont exprimé leur ras-le-bol. C’est ce que nous voyons partout dans le pays. Ils attendent du gouvernement qu’il agisse contre les problèmes réels, notamment ceux soulevés par le président Bédié. Et pas qu’il fasse de la fuite en avant et tente de déplacer les problèmes vers des questions xénophobes et ivoiritaires.

Le gouvernement et le chef de l’État se veulent pourtant menaçants et n’écartent pas des poursuites judiciaires contre le président Bédié…

Quand on dit que nul n’est au-dessus de la loi, il faut bien commencer par tes partisans. Eux qui font des choses plus graves. Ici, le président Bédié n’a fait que dénoncer des faits qui existent. Reprenez les propos du président du Pdci; à aucun moment, il n’a parlé de haine contre les étrangers. Il a décrit des faits. Comme je l’ai dit, parler d’étranges ne fait pas de nous des haineux de ces étranges. Est-ce que quelqu’un qui vient en Côte d’Ivoire et qui n’a pas la nationalité du pays, comment voulez-vous qu’on le désigne?  Quand je vais aux États-Unis, je suis étrangère dans ce pays. Quand je suis au Burkina Faso, je suis étrangère dans ce pays… Donc dire à un étranger qu’il est étranger,  ce n’est pas une insulte. Mais quand cette personne acquiert la nationalité, elle n’est plus concernée quand on parle des étrangers.

Le président Alassane Ouattara a promis aux ivoiriens. Il leur a demandé de lui donner cinq ans pour transformer la Côte d’Ivoire. Mais après 09 ans de pouvoir, je crois qu’on attend toujours. La transformation, on l’a eue, mais en pire. Aujourd’hui il y a le chômage, de 85% à 90%, selon le rapport de la BAD. L’espérance de vie des ivoiriens est de 54 ans, alors qu’au Burkina Faso, il est de 61 ans, au Ghana, il est de 63 ans, au Liberia, il est de 63 ans. Il a promis un toit aux ivoiriens, ils sont plutôt sauvagement déguerpis de leurs lieux d’habitation ; récemment son premier ministre a promis que l’anacarde allait être payé à 350 FCFA à nos paysans, mais le prix d’achat continue de varier entre 50 et 100 FCFA le Kg. Peut-on dire là que la Côte d’Ivoire est transformée ? Oui, mais en pire.

Il y a des voix qui se sont élevées pour dire que c’est la rébellion qui a favorisé l’orpaillage clandestin. Que leur répondez-vous pour vous qui aviez été membre active donc des Forces Nouvelles ?

Je répondrai très clairement à votre question. C’est de la fuite en avant. Alassane Ouattara est président de la République depuis neuf (09) ans. Et vous trouvez normal et sérieux même que quelqu’un vienne vous dire après 09 ans de pouvoir que non l’orpaillage clandestin c’est l’autre. Ça fait penser à des enfants. C’est-à-dire que moi je vous dis voilà tel problème et vous dites ah non le problème n’est pas d’aujourd’hui ; c’est depuis l’époque. Il ne faut pas faire de la fuite en avant. Quelles solutions vous avez pour régler le problème ? C’est tout ce qu’on vous demande. Quand on se présente aux ivoiriens, il faut être responsable et dire que moi je peux régler le problème. Ce n’est pas ce que le président est venu nous dire. Il est venu nous promettre des choses ; mais qu’il règle le problème des ivoiriens. Quand il est venu, l’orpaillage existait effectivement. Mais qu’est ce qu’il a fait pour y mettre fin ? Il ne va pas se dédouaner pour dire non c’est le fait de quelqu’un d’autre. Ah non, je ne marche pas dans ça ! Je vous répondrai simplement pour dire que l’orpaillage clandestin existait. Mais qu’est ce qu’il a fait pour que les choses évoluent.

(…) Les ivoiriens ne sont plus des enfants. Ils n’ont d’ailleurs jamais été des enfants. Les ivoiriens ont cru le président de la République quand il était candidat, parce qu’on pensait réellement qu’il allait changer les choses. Je vous dis qu’aujourd’hui, après 09 ans de pouvoir, on voit la réalité. On n’a pas besoin de nous la raconter. On la voit, on la vit tous les jours. C’est très difficile (…) Je viens de vous parler des foyers qui ne font même pas un repas par jour. C’est ça la réalité de notre pays. Donc qu’on ne nous infantilise pas ; qu’on ne nous dise pas l’orpaillage clandestin, à l’époque, ça été fait de telle ou telle façon. Qu’est ce que vous avez fait concrètement pour régler la situation (…) Donc que le président de la République, qui est élu par tous les ivoiriens essaie de trouver une solution à ce problème.

Sur les problèmes évoqués par le président Bédié, se sont des problèmes réels qui ne sont pas nouveaux. Mais le contexte utilisé par le président Bédié serait dans l’intention d’instrumentaliser un électorat en sa faveur ?

Moi, je ne dirais pas ça. Je crois que le président Bédié est un opposant, tout comme l’ex président de l’Assemblée nationale, Soro Kigbafory Guillaume ; Ce sont des opposants qui jouent leur rôle d’opposant. Le président Bédié a révélé des faits qui existent. C’est au gouvernement maintenant d’apporter des solutions. Si le gouvernement ne peut pas apporter de solution, en ce moment d’autres le feront, notamment effectivement le président Soro Guillaume en 2020. Pour nous, c’est très clair, il faut apporter des solutions à ces préoccupations des ivoiriens. Si le président de la République ne peut pas les solutionner, alors nous allons apporter effectivement des réponses pour les ivoiriens.

Alors dans ce cas Mme la ministre, quelle est la compréhension de  Guillaume Soro de la sortie du président Bédié et de la réaction du gouvernement ?

Vous aurez l’occasion je pense, de demander au président Soro Guillaume de ce qu’il pense lui-même de la situation. Mais sans trahir des secrets, je pense que sa compréhension de cette histoire n’est pas forcément divergente de la mienne. Parce qu’en réalité comme je vous l’ai dit, il ne sert à rien de vouloir cacher la réalité de ce qui se passe en Côte d’ Ivoire (…) Mais nous sommes dans l’opposition pourquoi ? Parce que nous avons justement les préoccupations des ivoiriens. Nous avons vu que les choses n’allaient pas du tout. Et que les promesses qui ont été faites aux ivoiriens n’ont pas été respectées. J’ai égrainé ces promesses. Je pourrai en citer plein d’autres. Ces promesses n’ont pas été respectées. Est-ce que nous allions continuer à nous rendre complices du non respect de ces préoccupations des populations ou de ces promesses qui ont été faites aux populations ?

Je pense que pour nous, ce n’était pas possible. Il fallait prendre une responsabilité. C’est ce que nous avons fait. Donc…vous aurez l’opportunité de lui poser la question. Mais sa position n’est pas différente de la mienne. Aujourd’hui, je vous le dis, les propos du président Bédié ne sont pas xénophobes. C’est très clair. Ses propos nous ont plutôt révélé, mis en lumière, mis en exergue, des problèmes réels dont tous les ivoiriens pensent tout bas mais qu’ils ne peuvent pas forcément dire publiquement que le président Bédié a eu le courage de dire au devant de la nation. Je pense donc qu’il faut le féliciter et l’encourager pour ce faire. Je rappelle que la xénophobie c’est justement au sein du Rhdp. Je ne sais pas si vous vous souvenez des propos du président de la République lorsqu’il était opposant.

Lorsque Alassane Dramane Ouattara était opposant en 1999, il a dit et je dirai c’est lui le premier homme politique qui a introduit ces notions en politique, que c’est parce qu’il était du nord et musulman que les autorités de son pays ne voulaient pas qu’il soit candidat. Ensuite, il a dit s’agissant du pouvoir du président Bédié que « ce régime, je le frapperai et il tombera au bon moment ». Un opposant, quand il a dit ça, est ce qu’il a été interpellé pour cela ? Est-ce qu’il a été inquiété pour cela ? Non, il ne l’a pas été…

      La Ministre Affoussiata Bamba Lamine défend Henri Konan Bédié, président du Pdci

Est-ce que vous pensez que le président Ouattara n’avait pas de faits précis pour reprocher au régime de rejeter sa candidature parce qu’il est musulman ou du nord ?

Bien sûr qu’il n’y avait pas de faits pour le dire…Il n’y avait aucun élément pour le dire. Mais il l’a dit. Parce qu’il est musulman et du nord ; mais il n’est pas le seul à être musulman et du nord. Je vous signale que le nord n’a pas été créé dès qu’Alassane Ouattara est apparu. Le nord existait bien avant lui ? Nous avons des hommes politiques du nord qui existent ? Nous avons les Sékou Sanogo. Moi je connais l’histoire de la Côte d’Ivoire. Nous avons plein d’hommes politiques du nord qui existent. Je vous ai parlé de Bamba Moriféré. Nous avons tellement d’hommes du nord qui ont été donc des opposants à l’époque à Houphouët Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire et qui l’ont été également au président Bédié. Donc il n’y a aucun fait mais il l’a dit.

Le nord est tombé dans le piège. Puisque le nord a eu le sentiment que ce qu’il a dit n’était pas totalement à balayer du revers de la main ?

Je vous le disais justement à l’époque, il y avait des dérives de l’ivoirité. Et c’est pour ça que le nord s’est senti concerner par les préoccupations qui étaient soulevées. Mais, avec du recul, les ivoiriens ont compris et les ivoiriens sont conscients des réalités aujourd’hui. Donc on ne peut plus nous berner ; on ne peut plus nous abuser. C’est pour ça que je pense que les populations soient sereines et qu’elles vaquent à leurs occupations. Et je dirai à mes parents du nord qui m’écoutent et qui sont parfaitement au courant que ce gouvernement est aux abois et en perte de vitesse, il faut s’accrocher à tout (…) Moi je suis du nord. Mon père est Odienneka ; ma mère est Koyaka. Je ne me sens pas concerner. Et des gens comme moi, il y en a plein qui ne se sentent pas concerner. Parce qu’aujourd’hui, on connait la réalité. Il faut qu’on aille à la réconciliation, il faut qu’on aille à la paix vraie ; il faut que les ivoiriens se donnent la main pour construire ce pays. Et le président Soro Guillaume est le premier homme politique qui a parlé de réconciliation et de paix depuis 2011.

Le président Soro Guillaume est en proie à une crise à Rabat au Maroc à propos de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Comment appréciez-vous tout ce schéma-là de loin ?

Je dirai simplement que c’est quand même extraordinaire. Ce qui se passe à l’Assemblée parlementaire de la francophonie est le reflet de ce qui se passe dans le pays. On a décidé de s’acharner sur un homme tout simplement. Je vous ai dit tantôt que le président de la République qui est sensé être le garant de la constitution, viole lui-même la même constitution. Je vous ai donné la preuve. Comment en dépit du respect de la séparation des pouvoirs, le président de la République va annoncer devant tout le monde, la nation médusée, en conférence de presse avec les journalistes, que le président Soro Guillaume, président de l’Assemblée nationale d’alors allait démissionner en février ? Ça c’est une violation de la constitution. Cette violation des lois dans notre pays s’est déportée au Maroc à Rabat au cours de cette séance qui se déroule actuellement.

De quoi il s’agit à l’Assemblée parlementaire de la Francophonie ? Il s’agit tout simplement de ne même pas reconnaitre le droit. Parce que le président Soro Guillaume, étant le premier vice-président de l’APF doit être élu président de l’APF comme tous ses prédécesseurs avant lui. Tous ses prédécesseurs ont été élus présidents lorsqu’ils ont quitté le poste de 1er vice-président à l’occasion justement de l’élection du nouveau président. Pourquoi sur le cas de Soro Guillaume, ce serait différent ?

Sur l’APF, il y a deux importants points qu’il faut souligner. Il y a d’abord l’élection du président de l’APF. Il y a effectivement la section des parlements ivoirienne à l’APF. Sur le premier point, le président Soro Guillaume étant 1er vice-président, en principe son élection à la tête de l’APF ne devrait souffrir l’ombre d’aucun doute. C’est-à-dire que c’était une formalité. Pourquoi ça devient une difficulté ? Tout simplement parce qu’il s’agit de Guillaume Soro. Donc c’est-à-dire qu’on viole nos lois, on décide encore de déporter notre mauvaise façon de faire à l’étranger. En croyant faire du tort à Guillaume Soro, mais à qui on fait du tort ? C’est à la Côte d’Ivoire.

Le 2ème point c’est la section des parlementaires ivoirienne de l’APF. Que disent les statuts de l’APF. Les statuts disent clairement qu’une section est constituée à l’occasion de son adhésion ou à l’occasion de la législation qui se met en place. La Côte d’Ivoire a adhéré à l’APF en 1967. Ensuite, la Côte d’Ivoire a été exclue et a été réintégrée en 2012. Quand elle a été réintégrée, la section parlementaire ivoirienne a été constituée  la première fois sous la première législature avec Soro Guillaume. Ensuite la 2ème législative en 2016. Nous sommes en plein mandat. Et en plein mandat, on ne peut pas abroger l’arrêté du président de l’Assemblée nationale qui a institué effectivement la section ivoirienne en dénommant clairement les membres de cette section ivoirienne.

Pour bien être claire, dans le cadre de la nouvelle législature qui s’est mise en place en 2016, lorsque le président de l’Assemblée nationale met en place la section ivoirienne qui est constituée de 18 membres maximum, ils y restent jusqu’à la mise en place de la nouvelle législature. Sauf cas de vacances ou de démission. Nous ne sommes pas dans une nouvelle législature, il n’y a pas de cas de vacances, il n’y a pas de cas d’empêchement. A partir de ce moment-là, la section reste en place puisqu’elle a été mise en place par l’arrêté du président de l’Assemblée nationale de l’époque, le président Soro Guillaume en 2016. Donc le nouveau président de l’Assemblée nationale, s’il décide de la mise place d’une nouvelle section, il ne peut pas abroger ou annuler l’ancienne section qui a été mise en place.

Tout ce qu’il peut faire, c’est de compléter les membres s‘il n’y a pas 18 membres. S’il s’avère que le président Soro Guillaume a mis en place une section comprenant 18 membres, en ce moment-là, le président de l’Assemblée nationale actuelle n’a même pas la capacité d’introduire de nouveaux autres membres dans cette section. On peut dire qu’il peut modifier l’arrêté en introduisant de nouveaux membres si les membres n’atteignent pas 18.

Profanation de la résidence de Bédié par la jeunesse proche du Rhdp ?

Ce que je peux dire, c’est que les propos du président Bédié ont été évidemment détournés à dessein et je l’ai longuement expliqué. Mais je dirai simplement que le spectacle auquel on a assisté est assez grave qu’il faut condamner. Des jeunes qui sont instrumentalisés pour aller verser un liquide rouge devant le domicile du président Bédié, ce sont des faits graves qu’il faut condamner. C’est un acte qui est contraire à la cohésion nationale, contraire à la paix publique. Parce que cet acte posé peut entraîner une conséquence. C’est que les militants du PDCI aillent faire la même chose au domicile de certaines autorités du Rhdp. Est-ce que c’est nécessaire pour la nation qu’on veut construire, la réconciliation, la cohésion ?

Ce que je peux dire, c’est que les propos du président Bédié ont été évidemment détournés à dessein et je l’ai longuement expliqué. Mais je dirai simplement que le spectacle auquel on a assisté est assez grave qu’il faut condamner. Des jeunes qui sont instrumentalisés pour aller verser un liquide rouge devant le domicile du président Bédié, ce sont des faits graves qu’il faut condamner. C’est un acte qui est contraire à la cohésion nationale, contraire à la paix publique. Parce que cet acte posé peut entraîner une conséquence. C’est que les militants du PDCI aillent faire la même chose au domicile de certaines autorités du Rhdp. Est-ce que c’est nécessaire pour la nation qu’on veut construire, la réconciliation, la cohésion ?

Ces actes abominables qui ont été posés par ces jeunes qui ne sont pas dignes de notre pays. La Côte d’Ivoire a suffisamment souffert et je crois que tous les ivoiriens devraient sincèrement en prendre conscience. J’avoue que j’ai été stupéfaite. Je me suis dit qu’après une crise meurtrière que celle que nous avons connue en 2010, que nous en soyons là aujourd’hui. Ça veut dire que ceux qui nous dirigent n’ont encore rien compris. Et c’est grave pour le pays. Ça nous interpelle tous par rapport à ce qu’il peut se passer en 2020.

Rien que pour des élections, il y a eu des morts d’hommes dans ce pays. Quel pays on veut laisser à nos enfants? Quel héritage on veut laisser à nos enfants ? Ce sont toutes ces préoccupations qui m’animent. C’est pour cela que je veux qu’on calme le jeu et qu’on vienne tous à la paix et que vraiment, on pense au bien de la République de Côte d’Ivoire et de ses enfants.

Réalisée par Lepanafricain24.info (collaboration: Générations Nouvelles et GSK Tv)