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CPI: DÉFAITE JURIDIQUE ET MANIPULATION POLITIQUE

CPI: DÉFAITE JURIDIQUE ET MANIPULATION POLITIQUE

18 janvier 2019 0 Par Jean Claude Deli

La panique est générale et totale. La décision d’acquittement de toutes les charges et de libération immédiate de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a mis KO tous les détracteurs et adversaires.

Fatou Bensouda, procureure de la CPI, les poursuivait de la Cour, et on l’oublie, pour la planification d’un “plan commun” afin d’exterminer les partisans d’Alassane Ouattara et conserver, coûte que coûte, le pouvoir. Elle a lamentablement échoué. La faiblesse du dossier et l’absence criante de preuves n’ont pas plaidé en faveur de l’Accusation. La nouvelle stratégie est d’exhiber le nombre de morts de la guerre post-électorale pour crier son indignation. Au premier chef, Alassane Ouattara.

Il est défait. Le 6 août 2018, il a pris des ordonnances d’amnistie en faveur de certains prisonniers politiques ou exilés dont Mme Simone E. Gbagbo. Mais alors qu’une réaction de satisfaction était attendue parce que la décision de la CPI participe du processus de retour de la paix en Côte d’Ivoire, le chef de l’État freine des quatre fers. Contre mauvaise fortune, Ouattara ne fait pas bon coeur. Les membres de son équipe gouvernementale ruent dans les brancards, brandissant la condamnation par contumance de Gbagbo à 20 ans par la justice ivoirienne et soumettant son retour au pays à des négociations. Le chef de l’État lui-même, qui croyait avoir définitivement neutralisé un adversaire politique encombrant, attaque en ayant “une pensée pour les victimes et les assure de son soutien”. Il annonce “des mesures additionnelles au plan matériel et financier en vue de les soutenir davantage”.

C’est une technique habile et rodée pour repasser le couteau dans la plaie et susciter des manifestations qui ne sont, naturellement, ni interdites ni dispersées pour manipuler l’opinion internationale. Les conseils de l’État ivoirien, tous du barreau de Paris, sont eux aussi défaits. Après avoir mordu la poussière, ils s’agitent et dénoncent la décision de la CPI qui “marque un désaveu de la communauté internationale”.

Ce sont des cris d’orfraie d’impuissants. Le chef de classe de ladite communauté internationale, les USA et leur président Donald Trump, ne reconnaît même pas la CPI contre laquelle il ferraille. Pour la première puissance mondiale qui n’a jamais ratifié la création de ce “machin”, la CPI est “inefficace, irresponsable et carrément dangereuse”. “Nous n’abandonnerons jamais la souveraineté américaine à une bureaucratie mondiale non élue et irresponsable”, a déclaré Trump pour encourager tous dans le boycott d’une Cour “sans légitimité”. “Nous laisserons la CPI mourir seule. Après tout et pour ainsi dire, la CPI est déjà morte à nos yeux”, a conclu John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale de Trump. Croulant sous le poids de Laurent Gbagbo, la CPI donne des signes évidents d’essoufflement avec un bureau du procureur, incompétent et dépassé.

De: Bally Ferro